Toujours beaucoup de monde dans la rue en cette 12ème mobilisation à l’appel de l’intersyndicale a la veille de la décision du Conseil constitutionnel sur la réforme des retraites et déjà, un appel pour se réunir partout demain 14 avril.
« On est là ! On est là ! Même si Macron ne le veut pas, nous on est là !
Pour l’honneur des travailleurs et pour un monde meilleur, même si Macron ne le veut pas, nous on est là ! »
Plus d’1,5 million de manifestants, 400.000 à Paris, 130.000 à Marseille, 70.000 à Toulouse, 40.000 à Bordeaux, 22.000 à Lyon 17.000 à Brest, 15.000 à Rennes, Avignon, Nice et St Étienne, 10.000 à Clermont-Ferrand et Grenoble…
Le 13 avril 2023
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Le 11 avril 2023
Une nouvelle mobilisation avant l’avis du conseil constitutionnel, dont les millions de manifestants de ses trois derniers mois, n’ont rien à attendre…
64 ans c’est NON.
NON au 49-3.
OUI à la retraite à 60 ans.
Jusqu’au retrait car cette réforme ne doit pas s’appliquer
tant elle est contestée et contestable.
Une réforme qui a viré au cauchemar durant ce trimestre pour l’exécutif qui a montré son vrai visage, propagande et contre vérité, promesses de justice ont très rapidement fait un flop face aux spécialistes et à une opinion publique très majoritairement opposée et une intersyndicale restée unie, un débat parlementaire tronqué et entaché d’un 49-3.
Un pouvoir englué dans ces contradictions portées par des transfuges de la droite libérale a la gauche caviar, qui dit tenir le cap mais derrière la carapace avec un peu de ténacité…
Et pourtant, dès le lendemain du 6 avril Laurent Bergé, donne le ton, cela a assez duré, déjà surpris par l’après 49-3, ” il n’y aura peut-être pas de porte de sortie”, d’ailleurs il s’est empressé de saluer les propos de E. Borne vite contredit par Macron et quant à la pénurie de carburant « j’en suis désolé » la Cfdt ne souhaite pas bloquer l’économie, et enfin en disant respecter la décision du conseil constitutionnel c’est une manière de préparer sa sortie.
Comme le gouvernement ultra libéral pour les organisations dites réformistes peut habituées aux mouvements sociaux, il faut vite tourner la page.
Mais pourquoi ? Pour avancer sur de nouvelles lois punitives conte le monde du travail dont le patronat se délecte, et puis continuer à geler les salaires et à asservir les travailleurs.
Réforme de l’assurance chômage, des retraites… Pas content ! Et alors des lois imposées constamment contre le monde du travail, gangrènent toujours un peu plus notre avenir commun, et vite passer à autre choses…
“Il va peut-être falloir aussi s’excuser Messieurs d’avoir fait un peu de bruit et d’avoir déranger cette bourgeoisie qui voudrait bien continuer à s’engraisser avec les deniers de l’État (nos impôts) pendant que l’on regarde ailleurs.”
Et voilà les travailleurs après de si belles balades dans ces manifestions à saute-moutons à l’appel d’une intersyndicale unie sans véritable stratégie gagnante, vont rentrer une nouvelle fois la tête baissée devant le patronat qui se frotte déjà les mains de tous ces jours à déduire sur les bulletins de salaires.
Tranquillement, sagement au travail, en bon petit contribuable à la cité, jusqu’à la mort… Depuis 1995, même plus capable de négocier la longueur des chaines.
Et puis la suite c’est quoi, des propagandes électorales pour des places et la représentativité, face à un patronat ragaillardi suite à un énième échec, et tout ce petit monde autour de la table des soi-disant négociations pour imposer encore plus de sacrifices.
Le dialogue social c’est important pour calmer d’éventuelle velléité du monde salarial, par exemple 13 journées de grève contre la réforme des retraites pour trouver 13 Mds€, n’empêchent pas les organisations dites réformistes de négocier, la prime de partage de la valeur dite « prime Macron » et l’épargne salariale (intéressement) sans cotisations sociales alors même que cela rapporterait à elles seules plus de 10 Mds€ pour les retraites (#hypocrisie).
Mais on ne peut pas les blâmer ces dirigeants, car les organisations syndicales dans ce chaos démocratique ont redoré leur blason bien pâlichon avant réforme, elles ont connu un bond de popularité et d’adhésions.
Et puis il y a eu le très difficile congrès Cgt, d’où les délégués ont sût sortir malgré tous par le haut avec la nomination d’une nouvelle secrétaire générale.
Enfin comme le dit le leader médiatique, pas de volonté de bloquer l’économie « la France à l’arrêt », c’était donc une nouvelle fois un slogan dévoyé, un de plus ça fait bien.
Pourtant tous les grévistes et les manifestants peuvent être fiers d’avoir résisté, d’avoir relevé la tête, de ne pas avoir facilement accepté l’intolérable et injuste réforme qui n’a pour seul objectif que d’humilier toujours plus les travailleurs.
Cela change de l’habituelle résignation face au rouleau compresseur anti-social et inhumain du patronat et de la finance et de ceux qui sont à leurs services.
Messieurs les patrons, « les ressources humaines » corvéables à merci, ce sont rebiffés, c’est loin d’être une révolte ni même une révolution.
Mais quand même, nous sommes descendus nombreux dans la rue pour dire NON à la retraite à 64 ans.
Peut-être que demain cela changera les relations au travail ? On a le droit de rêver un peu !
Nous avons aussi dit NON à la soumission aux marchés financiers imposée par un Président dont l’histoire jugera à n’en pas douter sévèrement d’avoir fracturé la France en montant les français les uns contre les autres.
Il est responsable d’une casse sociale et démocratique sans précédent avec des conséquences graves dans les années à venir.
En effet l’absence de dialogue avec les syndicats, la gestion solitaire et sa pratique très jupitérienne du pouvoir, son attitude irrespectueuse des oppositions politiques, l’utilisation autoritaire du 49-3 pour une telle réforme, met en danger une France qui n’est pas à l’abri des dérives autoritaires et extrémistes qui prospèrent pas si loin de nous.
Cela va laisser d’importantes traces dans les esprits, des rancœurs, des plaies ouvertes et des odeurs nauséabondes d’un avenir funeste dont la France, pays des libertés et droits de l’homme se passerait bien.
A moins que…